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Espace Public

Quel avenir pour la voiture en ville ?

Hiriko, une mini-voiture électrique de 1,5 mètres une fois repliée
Hiriko, la mini-voiture électrique, citadine et repliable

Quelle alternative à la voiture longtemps promue comme symbole de liberté, de style, voire de bien-être ?

N’est-elle pas devenue au fil du temps le poison de nos villes ? Rétablir la qualité des espaces publics ne nécessiterait-il pas de la bannir ? Des solutions alternatives sont à notre portée.

Rechercher des alternatives au tout voiture

La pensée dominante est qu’il n’y a aucune réelle alternative à la voiture, surtout en milieu périurbain. Pourtant des solutions existent. A ce sujet, la France se place plutôt en retard par rapport à ses voisins.

Est-ce une question culturelle ? Contre toute attente au pays des Fiat, Alfa et autres Ferrari, depuis des dizaines d’années des efforts sont réalisés pour réduire la place de la voiture en ville. L’Italie est un des pays qui compte le plus de ZLT (Zones à Trafic Limité).

A Florence par exemple, le centre-ville a été interdit aux voitures. Seuls les résidents peuvent y entrer désormais. Tout ne fonctionne pas parfaitement, bien entendu, les parkings de délestage, très chers, ont été réalisés avec beaucoup de retard par rapport à la mise en place de la ZLT. Le réseau des transports collectifs est en train de s’améliorer, cela demande évidemment beaucoup de temps et un investissement très important.

Mais la volonté de faire évoluer les modes de déplacement et l’aménagement de l’espace public est là !

Et même si cela a créé beaucoup d’inconvénients, les habitants se sont adaptés.

Ensuite, la voiture individuelle est-elle vraiment synonyme de liberté ? Non, car elle est à l’origine d’énormes contraintes : temps perdu dans les embouteillages, fatigue engendrée par la conduite, coût.

Proposer des transports collectifs de qualité

Lutter contre le schéma dominant voiture = liberté signifie améliorer la qualité des transports publics. Cette qualité concerne en premier lieu la fréquence et la rapidité de ces transports, en proposant assez de trajets pour satisfaire l’usager; ensuite elle est question de confort, en rendant ce trajet agréable, en proposant éventuellement des services supplémentaires, sans que ce supplément de qualité coûte plus cher à l’usager. En somme, faire que l’usage du transport collectif ne soit pas subi mais choisi.

Améliorer la qualité du service dans les trains et les tramways

Améliorer la qualité du service dans les trains et les tramways

Le tout voiture, ou le degré zéro de la civilité

Préserver la qualité des espaces en ville passe par une diminution du trafic. Aussi bien en terme visuels que sonores. Ensuite, l’usage de la voiture isole le conducteur de la société dans laquelle il est censé vivre. La question est alors : la voiture nous rend t-elle vraiment aimable ? Le degré de civilisation d’une ville, d’un pays, ne se mesurerait-il pas à la qualité de ses transports collectifs ?

Développer les systèmes de partage, les rendre attractifs

Alors, quelles solutions ? Marcher, prendre son vélo ou les transports collectifs, utiliser une voiture en partage, prendre un taxi partagé. Et si on ne peut s’en passer, acheter une voiture électrique. Des modèles intéressants ont été développés comme la Bolloré Bluecar, une voiture qui se recharge sur prise électrique. Utilisée en libre-service Autolib à Paris depuis fin 2011, elle remporte un vrai succès. Les agglomérations de Lyon (Bluely) et Bordeaux (Bluecub) l’ont aussi adoptée en libre-service.

La Bluely, voiture électrique en libre-service à Lyon et Villeurbanne

La Bluely, voiture électrique en libre-service à Lyon et Villeurbanne


Quant à la voiture électrique personnelle, le système de recharge n’est pas encore au point :
peu de stations de recharge, et un durée de chargement trop long. Même si des grandes marques comme Renault développent leurs modèles – la Zoé- il ne semble pas y avoir un réel engouement pour celle-ci pour le moment.

Partager sa voiture, son taxi, des services d’avenir

Par contre, dans le cadre de la ville, une évolution des moeurs est en cours. La voiture coûte cher, et ses usagers la partagent avec des systèmes comme Auto’lib ou Autopartage.

Le milieu des taxis, même s’il est plutôt réticent au changement, est aussi en pleine évolution. Taxiloc par exemple, a été élaboré en accord avec JC Decaux. Les bornes Vélib sont des lieux de rencontre entre utilisateurs d’un taxi partageant la même destination. Le code de la destination est visible sur la borne. Par exemple, un chiffre pair signifie que la destination est l’aéroport d’Orly.

Dans le cadre d’une ville touristique, l’exemple de Capri est assez intéressant. Des taxis cabriolets parcourent la ville en proposant 6 à 8 places. En soignant l’apparence de ces voitures, la ville de Capri a su rendre ce mode de transport attractif. Le touriste n’est pas ridiculisé comme dans beaucoup de villes, les habitants ont même plaisir à l’emprunter aussi.

Les taxis partagés à Capri : attractif pour touristes et locaux

Les taxis partagés à Capri : attractif pour touristes et locaux

Il est donc possible de rendre les transports collectifs agréables. Des solutions alternatives ont déjà été mises en place. Une prise de conscience est nécessaire de la part des utilisateurs de voitures, tout en étant soutenue par les projets des municipalités.

Aussi, en France les choses évoluent : les salons des transports publics se succèdent (en novembre à Bordeaux,  juin 2014 à Paris).

Les ventes de vélos dépassent aussi celles des voitures en France, en Allemagne, en Italie, en Espagne et au Royaume-Uni. Seuls la Belgique et le Luxembourg résistent encore à la tendance. Ces chiffres sont encourageants pour les nombreuses villes européennes qui mettent en place des mesures et des dispositifs visant à favoriser l’usage du vélo, tout comme pour les villes qui cherchent à inciter davantage de personnes à se rendre au travail à vélo ou à se promener simplement à travers la ville en deux-roues.

Pourquoi les ventes de vélos ont-elles explosé alors que les ventes de voitures s’effondrent ? Pour certains médias, il s’agirait d’une conséquence de la crise, alors que pour d’autres, c’est la preuve de l’efficacité des mesures et dispositifs incitatifs mis en place par les gouvernements en faveur du vélo.

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